France et Portugal ne sont jamais entrés en guerre. On pourrait alors penser avec du recul que l’accostage en catastrophe du Soleil dOrient au Mozambique ne pouvait pas dépasser le stade des négociations amiables.

Au Siam, en Inde et en Afrique orientale, si l’on se réfère au traité de Tordesillas (1494) relatif au partage du monde entre l’Espagne et le Portugal confirmé par la bulle papale de 1506, Le Soleil dOrient naviguait en zone portugaise. Dans cette zone, le Portugal possédait des comptoirs à Macao (Chine), Goa (Inde) au Timor Oriental, à Malacca et au Mozambique.

C’est au Mozambique que le Soleil d’Orient dut faire escale, afin de demander l’accueil aux Portugais par suite d’une voie d’eau.

En contrepartie de leur hospitalité, les Portugais ne réclament du Soleil d'Orient que quelques marchandises issues des cabotages du navire en Inde et reçoivent notamment de belles étoffes.

Il est attesté que l’équipage du Soleil dOrient, après avoir eu la mauvaise idée de débarquer malgré les instructions reçues, fut décimé dans sa quasi-totalité par la malaria.

En investiguant un peu, on retrouve dans un document intitulé «Sea Rogue, Ship Wreckage guide» le Soleil d’Orient dans la liste des bateaux portugais. Il y est recensé avec 300.000 francs-or, 400.000 pierres précieuses, des objets d'art, des bijoux, des épées, des objets en or et en argent. La Marine portugaise s’attribuait la propriété du Soleil d’Orient et des biens à son bord. A partir de là, deux hypothèses se dessinent. Le Soleil d’Orient est resté au Mozambique comme cadeau forcé d’un équipage français très reduit dans ses effectifs ou a été échangé contre un navire de fortune pour repartir. Un autre bateau aurait alors fait route vers la France, voire vers le Portugal.

Un élément vient cependant perturber cette hypothèse. En effet, le navire s’arrête à Fort-Dauphin, à la pointe sud-est de Madagascar, pour réparation d’une nouvelle voie d’eau. Le bateau stationne longtemps à Madagascar, alors qu’il transporte l’ambassade de Siam et des cadeaux évalués à 18 millions d’euros. Il y a pourtant urgence à aller trouver l’appui de Louis XIV et de la marine française. Cependant, rappelons-le, l’équipage est majoritairement portugais. Sa vision du monde et ses intérêts diffèrent sensiblement de ceux de l'équipage français

L’équipage du Soleil d’Orient, au service du roi du Portugal, semble content de faire du tourisme à Fort-Dauphin et d’y étaler les fruits de son commerce. Qu’est devenue l’Ambassade de Siam ? Quel usage a été fait des trésors que transportait le navire ? Les Portugais auraient-ils acheté l’hospitalité des Malgaches avec les cadeaux destinés à Louis XIV ? L'équipage aurait-il fait exploser le navire en pleine mer après en avoir retiré le trésor du roi de Siam et s'être débarrassé de son ambassade pour clôturer l’histoire et empêcher le navire de prendre un chemin qui ne servait ni leurs plaisirs ni leurs intérêts ?

L,hypothèse d’une mutinerie face à un trésor qui aurait tourné la tête à une grande partie de l’équipage n’est pas à exclure. Dans cette région de Madagascar, peut-on retrouver un nombre significatif de personnes d’origine ou d’appellation portugaise, descendants des membres de l’équipage du Soleil d’Orient ? Si oui, en garderaient-ils un souvenir transmis par leurs ancêtres ?

Résumons. Voies d’eau au Mozambique puis à Madagascar, effectifs surtout portugais, navire recensé parmi les bateaux de la marine portugaise, aucun intérêt pour les Portugais à faire arriver le bateau en France, mais très gros intérêt à se partager le butin d’un prestigieux bateau qui n’arrivera jamais à destination pour son ultime mission. On comprend alors mieux le gros malaise de l’époque autour de ce navire en France, alors qu’il était supposé commercer prestigieusement à travers l'Orient en fleuron de la marine française.

Ce malaise est toujours actuel, puisqu'on ne trouve pas la maquette du Soleil d'Orient au Musée de la Marine. La disparition du galion de Louis XIV n'a pas fini de poser question et de marquer les esprits avertis.

Pour toutes les raisons qui précèdent, le Soleil d’Orient a probablement bien quitté le Mozambique pour la France via Madagascar. Dès lors, si on peut le retrouver au fond de l’Océan Indien, sera-ce avec le trésor du roi de Siam ? Près de 350 ans après, peut-on espérer retrouver son épave dans un relativement bon état ?

A cette époque, Pays-Bas et Portugal se disputent la suprématie de l’Océan indien, ce qui relance les questions de la place finale du Soleil d’Orient.

Sur la base du document "Sea Rogue" cité plus haut, tiendrait-il place dans un musée nautique portugais, vu qu’il n’a pas sa maquette au Musée de la Marine ? Pourrait-on alors trouver des développements écrits intéressants en portugais sur le Soleil d’Orient au Portugal, voire au Mozambique ?

Se pose alors une question relevant du droit de la mer et du droit international. S'il était un bateau de la Compagnnie française des Indes Orientales, le Soleil d'Orient a disparu avec le trésor du roi de Siam dans les eaux territoriales malgaches. Dès lors, quelle nation peut prétendre avoir un droit sur ce bateau ? Madagascar, la Thaïlande, la France ? A quelle part chacun de ces oays peut-il prétendre ?

Toutes ces interrogations restent sujets à débat, mais permettent de mieux cerner les hypothèses relatives au sort final du navire. Comme le dit Pierre van den Bogaert dans le reportage de l'émission Thalassa sur les Maldives consacré au Soleil d’Orient diffusé le 9 avril 2010, « A force de chercher, on finit toujours par trouver. On peut…on doit le retrouver ! »

Sur un plan plus symbolique, le Soleil d’Orient se rapproche de la Toison d’Or ou de la Terre promise. Il suggère alors la reconnexion au Divin, représenté dans leurs pays respectifs par Phra Naraï et Louis XIV. Il invite à l'exploration et à la mise au grand jour de notre immense potentiel, trop peu exploité, faute d'en avoir pleinement conscience. Souvent, nos vastes possibilités sombrent dans l'inconscient, à l'image de 90% des informations que nous captons tout au long de la journée et du Soleil d'Orient avec ses richesses au sens large du terme, dispersées dans l'Océan Indien. Elles demeurent là, bien cachées. Seule certitude : en allant à la recherche de ces richesses, on finira par les retrouver, à condition de ne jamais s’arrêter de les chercher. Elles émergeront alors une à une avec des prises de conscience successives, signant une reconnexion de plus en plus puissante à notre dimension divine et à notre mission de vie. Alors, les termes de la loi s’inverseront et nous trouverons sans chercher, quel que soit l'objet de notre quête. Nous serons dès lors dans les meilleures dispositions pour retrouver et faire flotter de nouveau à la surface des eaux le Soleil d'Orient.